Renoncement et renonciation.

En tant qu’individu, membre de la société et en tant que société, avons nous franchi la ligne qui sépare le renoncement de la renonciation?

Ces deux noms dérivent du verbe renoncer.
Le renoncement s’attache aux domaines de la morale. Il parle de faire volontairement ou de vouloir faire cesser quelque chose au nom de valeurs qui nous semblent plus grandes, plus importantes ou encore de sacrifier nos satisfactions en biens ou attachements au profit de la spiritualité.

La renonciation, quant à elle, vise le domaine juridique, tel l’abandon des droits par actes légaux ou dans le langage courant l’abandon d’un projet, d’une idée.

Maintenant que la distinction est faite, nous pouvons regarder de plus près notre façon d’agir par rapport aux évènements actuels et réfléchir si nos actes et nos demandes trop souvent basés sur nos émotions, notre lassitude et nos craintes ne nous ont pas menés à renoncer moralement à nos valeurs les plus chères mais pire d’acter des changements de constitution dramatiques pour la démocratie et nos libertés de citoyens.

Les changements sont toujours minimes et progressifs. On ne constate rien d’alarmant de prime abord car rien n’est vraiment visible et tout est camouflé dans un contexte chaotique. Ce n’est qu’au réveil que l’on se rend compte que tout ce pourquoi on a milité, combattu a disparu et que l’on se trouve pieds et poings liés dans une société totalitaire et intolérante.

On a vu, dans mon article du 6 janvier 2016 (déjà), comment certains Hongrois et Polonais ont entraîné tous les citoyens de Hongrie et de Pologne, qui souhaitaient comme eux des jours meilleurs, à la renonciation de leurs droits les plus élémentaires en répondant aux sirènes des extrêmes. Ils ne se sont pas rendu compte qu’ils passaient du renoncement des valeurs démocratiques à la renonciation de leurs droits tout court lorsque le gouvernement une fois en place a modifié la constitution. Il en sera de même dans tous les pays où les citoyens ne seront pas vigilants. Nous le constatons aujourd’hui en Italie et la France file un bien mauvais coton depuis belle lurette pour ne citer que ce pays borderline.

Les chefs de gouvernement de l’Union européenne sont champions pour nous décrire le pourquoi du « succès » des partis fascistes, d’extrême droite ou d’extrême gauche et ce qui les rend si attrayants. Il est donc vraiment curieux pour ne pas dire autre chose que ces mêmes chefs de gouvernement ne se mettent pas ensemble pour définir une stratégie commune qui permettrait de mettre à mal cette montée effrayante. Ils ne doivent pas vraiment se creuser les méninges, il suffit qu’ils corrigent ce qu’ils continuent à faire de travers contre vents et marées afin que les citoyens ne soient plus dans le renoncement et en viennent sans s’en douter à la renonciation qu’on osera encore appeler « démocratique »!!!

Car le piège est là et on l’entend dans les commentaires que font les « décodeurs », les spécialistes, les médias. Ce qui arrive, même le pire, est un choix démocratique et citoyen! Et bien non! D’abord, parce que les citoyens ne sont pas informés du danger de leur renoncement. On leur parle toujours « d’un méchant » mais qui semble les comprendre et apporter les réponses souhaitées. Personne ne leur explique avec des faits concrets ce qui risque d’arriver lorsque ces partis extrêmes seront au pouvoir et quelles latitudes seront les leurs dans le changement radical de notre société. Il en était ainsi en 2016 lorsque votre Magy a écrit cet article qu’elle se contente de modifier car rien ne change vraiment et il en est toujours de même. Les partis actuellement au pouvoir et censés oeuvrer pour les libertés, la démocratie et le bien-être citoyen sont des couards incapables de faire les réformes que les citoyens attendent. Ils persistent à croire qu’ils vont à l’encontre d’une révolution. Une révolution aura bien lieu, sous une forme ou une autre, si la situation reste identique. Mis à part les cas pathologiques et contestataires habituels, aucun citoyen ne sera contre un changement qui mènera à une vie décente et à un pays prospère dans une Europe forte et protectrice. D’ailleurs, le mot « démocratie » sert quand on le veut bien et prend toutes les formes. A tel point que notre société est devenue chaotique et que les citoyens se tournent vers des partis « à poigne » pour obtenir un peu d’ordre et une seule directive sans tenir compte de la suite. Un peu de psychologie ne ferait pas de mal en haut lieu non plus. Pourquoi est-il plus simple pour les « mauvais » de prendre le pouvoir et faire suivre le peuple que pour les « bons »? Une question qui traverse les siècles. Il serait peut-être temps d’y répondre.

Par ailleurs, votre Magy a souvent fustigé les Etats membres de ne pas, au niveau national, tenir au courant leur population du travail de l’Union européenne et de laisser ainsi courir les anciennes légendes et discourir sans barrage tous les anti-européens menant nos pays vers une déstabilisation démocratique, une radicalisation est même un Brexit menées par une extrême droite avec toutes les conséquences bien connues maintenant. L’argent versé aux Etats membres en cas de crises, pour le développement industriel, scientifique, économique ou autre; tous ces fonds sont automatiquement rebaptisés sous un autre nom bien national et aucune mention n’est faite à l’Union. A l’école, aucun cours n’est donné pour que nos jeunes prennent connaissance des institutions européennes et puissent participer à son développement, sa modernisation et faire valoir leurs droits. Rien n’est fait pour que cette soit disant frontière inébranlable ne soit abolie.

Les États-Unis d’Amérique existent et chaque Etat a ses spécificités, ses accents, son folklore, ses traditions. Les citoyens sont néanmoins tous Américains et font face ensemble aux adversités externes. Les Européens de l’Union devraient être capables de faire de même si la compréhension leur en était donnée et la peur de disparaître dans un amas confus leur était enlevé.

Les Etats et les citoyens de l’Union européenne ont besoin de projets communs pour avancer et se fortifier. Ils n’ont pas besoin de nationalisme pour être affaiblis et détruits par les ennemis fanatiques ou les concurrents économiques. Comment est-ce possible que l’on préfère se tourner vers l’Iran (2016) et prendre des risques incommensurables plutôt que s’harmoniser et se fortifier au sein de l’Union européenne? Chacun dans son coin essaye de s’en sortir mais cela est impossible. Nous avons besoin les uns des autres. Nous devons être « un ». On ne peut négocier avec les autres « blocs » économiquement, militairement que si nous sommes assez imposants. Déchirés comme nous sommes, nous ne faisons pas le poids.

Nous constatons en 2022 que cela est juste et pourtant rien n’avance et rien n’est fait pour changer les mentalités.

Cependant, nous ne pouvons nous dédouaner en blâmant constamment autrui. Nous sommes ceux qui élisons les radicaux, qui détruisons nos démocraties, qui propageons la violence, qui nous battons comme des sauvages, qui n’informons pas complètement ou correctement, qui courrons derrière les évènements au lieu de les prévenir, qui répétons l’Histoire.


Nous Européens, nous sommes fières de notre Histoire, de notre morale, de nos valeurs et nous souhaitons les garder et grandir. Nous voulons rester accueillants et civilisés mais cela ne veut pas dire que nous soyons faibles et idiots.

Montrons aussi via les médias, la presse ce que nous réalisons ensemble au sein de l’Union. Quels sont nos projets. Quel est notre futur positif ensemble. Rendons les citoyens Européens dynamiques et qu’ils relèvent la tête. Il faut répandre les nouvelles du monde et de chaque nation mais il faut aussi marteler ce que nous créons et les chefs de gouvernements, les médias ont un rôle primordial à jouer ainsi que les citoyens positifs est avertis, ceux qui ne cèdent pas à l’égoïsme, la facilité et la violence.

Non au renoncement, non à la renonciation.

Je terminerais par une très belle citation de Simone de Beauvoir car c’est le cas en Pologne et en Hongrie, en Italie et partout dans le monde où l’on régresse:

« N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devrez rester vigilantes votre vie durant. »

Magy ajoutera qu’après les femmes, tous les humains succomberont.

Magy Craft

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.



%d blogueurs aiment cette page :