Vient un moment où les empathiques, les compréhensifs, les modérés, les conseillers, les philosophes, les sages, les pacifistes en ont aussi par dessus la tête d’être pris pour des faibles, des débiles, des impuissants, des apathiques, des médiocres et de subir les états d’âme des frustrés, des égoïstes, des violents, des inconscients.
Cette première catégorie comporte, sans aucun doute, beaucoup plus d’individus que celle qui inclut ceux qui polluent nos sociétés puisqu’elle comprend ceux, qui par leur vote, essayent de maintenir en vie une démocratie moribonde, ceux qui s’abstiennent de voter par ataraxie, ceux qui votent sous pression, en fin tous ceux qui n’ont aucun droit et qui sont légion. Cette majorité, injustement considérée comme minorité parce que ne pouvant être dénombrée ou plutôt répertoriée dans les statistiques et comptabilisée dans les sondages, les scrutins, subit impitoyablement les désidératas d’une minorité tyrannique entraînée par des meneurs mégalomanes, cultivant le culte du moi et sachant magistralement galvaniser des individus aux penchants égotistes, enclins à la division entre citoyens, aux tendances belliqueuses et sectaires.
Il faut vivre des évènements pour les ressentir au fond de ses entrailles. Nous avons bien compris que les commémorations ne servent à rien et que les livres scolaires d’Histoire varient selon les pays. L’Histoire a des trous ou plusieurs versions mais elle ne sert pas d’inspiration positive encore moins de leçon.
Aux portes du grand changement de nos sociétés, nous assistons à un tableau désastreux du comportement de l’individu en société en ce XXI° siècle partout dans le monde, particulièrement dans les pays dits les plus « avancés ». Dans un brouhaha assourdissant de plaintes, de revendications, d’insultes, de délations, de bagarres, de morts, d’incitation à la destruction au nom d’un renouveau, chaque citoyen exige son cota de doléances égoïstes pour une soi-disant amélioration sociétale. Il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de compréhension, il n’y a pas d’intelligence, il n’y a que des ordres aboyés de part et d’autres. On est écoeuré des campagnes électorales telles que celles que nous avons endurées que ce soit aux Etats-Unis ou en France. Nous sommes outragés de contempler des gouvernements tels que ceux qui sévissent en Hongrie, en Turquie, etc ou de partis de l’extrême en coalition ou dans l’opposition dans d’autres pays européens.
L’autre n’a jamais que le pouvoir qu’on lui donne! Par conséquent, nous sommes aussi devenus totalement allergiques aux citoyens de cette minorité tyrannique qui indéfiniment nous plongent et replongent dans les mêmes frasques pour défendre et assoir leurs propres intérêts, tout en nous empoisonnant le reste du temps en réclamant d’autres dirigeants et un autre système politique. A la tête de ce paradoxe et de ce délire des organisations et des personnages incapables d’évoluer ou simplement avides de gloire.
En 2013, votre Magy écrivait: « L’Homme de ce temps est aussi masochiste. Il aime souffrir et revivre ses souffrances. Pour mieux accepter son médiocre lot, il a bâtit des démocraties dont il est très fier pouvant ainsi choisir un berger qu’il croit bon et juste et en changer le cas échéant. Masochiste de premier ordre, il s’empressera de remplacer le mauvais berger par un berger similaire. Notre créature évoluée a donc imaginé un concept où les idées différentes seraient regroupées en clans arborant chacun leur Totem auquel pourront se rallier les individus formant la masse. Le monde des idées est donc subitement coupé en deux morceaux étranges: un côté rouge et un côté bleu. Dans l’inconscient de la masse et pour sa compréhension, cette représentation simpliste permet de diviser le monde des idées ou le monde tout simplement en deux parties. Ceux qui pensent à la masse et ceux qui pensent à l’élite. L’Homme a trouvé un moyen agréable de se faire la guerre au nom des convictions et du « bien-être » de ses semblables dans un jeu d’égoïsme, de mensonges, de manipulation, de destruction qui va mener les pays et le monde dans un chaos immonde. (…) Les médias et la presse, vaillants collaborateurs des dérives sociétales, ne sont pas en reste. Il faut absolument détailler et analyser ces absurdités que l’on trouve normales et prédire les différents effets possibles, comme on attend les résultats du Lotto, au lieu de prendre le recule nécessaire et réaliser le danger de la pente sur laquelle on glisse. C’est comme si toute une société était enfermée dans un bocal que l’on secoue et que chaque individu avait la tête à l’envers. Maintenant que la planète est devenue un minuscule caillou abîmé par les bonnes oeuvres humaines, il devient difficile et dément de vouloir continuer à le scinder en deux couleurs avec quelques nuances intermédiaires pour faire joli. (…) ». Extraits de « Quand la terre tourne carré ».
Dans « Racisme – une idéologie de l’absurde », nous avons vu comment en ciblant une population (pour n’importe quel motif) au départ, on évitait de la sorte que les différents groupes de citoyens ne s’entendent et comprennent qu’ils partagent les mêmes déboires. Il est toujours d’actualité d’opposer les citoyens entre eux: femme-homme, intellectuel-manuel, salarié-patron (sans distinction de grandeur), riche-pauvre, étranger-autochtone, chômeur-travailleur, ….
Nous pourrions évoquer beaucoup de pays dans le monde et au sein de l’Union européenne. Nous prendrons comme exemple la France puisqu’elle aura demain un nouveau chef d’Etat (féminin ou masculin). Comme démocrate, votre Magy espère que nos compatriotes européens français ne mettront pas l’extrême droite au pouvoir car contrairement à ce que pensent certains: non, on ne change pas si facilement de ce type de gouvernement. On fait seulement « son Jacques » en démocratie.
Tous les acteurs de la société évoquent une grande lassitude et une grande colère de la part des citoyens (ce qui semble donc les exclure), ce qui explique, selon ces derniers, non seulement le choix des partis extrêmes (gauche et droite), la disparition (dans le sprint final) des partis dits traditionnels et l’émergence d’un nouveau parti avec un nouveau sans réel passé politique.
Dans le dernier round, se retrouvent face-à-face l’extrême droite et le nouveau parti que l’on décrit sans tendance précise ou néo-libérale pour X ou encore Hollande bis pour Z (bref comment ose-t-on ou est-on vraiment dans un blocage cérébral total ?). Votre Magy comprend une volonté de prêter attention à l’économique autant qu’au social, sachant que sans économie et bien il n’y a pas de social. C’est d’ailleurs ce que votre Magy écrivait en 2013, rassemblons le meilleur de chacun pour évoluer vers un nouveau système. Nous ne pouvons nous extraire de l’actuel du jour au lendemain, c’est un peu utopique à moins de tout faire sauter et de recommencer sur des ruines (des vraies). D’ailleurs certains s’y emploient déjà allègrement.
Bon, revenons à nos moutons. A ce point de danger pour la démocratie, on ne doit même pas se poser la question de savoir pour qui voter. Et pourtant…. des citoyens ne vont pas exercer leur droit de vote (alors que d’autres dans le monde meurent pour l’obtenir), d’autres vont voter blanc et pire certains vont donner leur voix à l’extrême droite. Certains membres et leaders des partis battus n’acceptent pas leur défaite et affirment avec véhémence tout faire en leur pouvoir pour être soit en coalition par légitimité dans le futur gouvernement ou dans une opposition forte et destructrice. Les syndicats ne chantent pas de meilleures odes. A ces invectives, les partisans de ces ligues de gauche ou de droite se préparent déjà au combat.
Tout cela est bien bizarre, paradoxal et délétère. Pourquoi votre Magy vous a-t-elle rappelé le mécanisme de l’idéologie du racisme et ses circonvolutions? C’est ce qui s’est produit en France notamment. Avec deux partis extrémistes en course, on ne pouvait jouer que sur les divisions. On a divisé les citoyens, on a même divisé géographiquement le pays! Tout le monde s’y est mis: experts, journalistes, cartographes et on en passe. Cela a été les pauvres contre les riches et même les villes contre les campagnes. Subitement, plus de chômeurs, de sans-logis et de pauvres dans les villes! Nenni!! Tous à la campagne et dans les sites industriels, oui, oui. Voilà comment tout un pays peut du jour au lendemain glisser dans du n’importe quoi en se basant sur des carte et des chiffres mais en lisant seulement ce qu’on veut bien lire.
En fait, le problème est général et la majorité de la population souffre de difficultés identiques. C’est la politique générale du pays (de nos pays, de l’UE), qui n’est plus adaptée aux besoins de sa population dans une conjoncture bien spécifique. Il ne sert à rien d’envier et de ruiner son voisin quand soi-même on joue au Lotto et qu’une fois gagnant on n’aura plus les mêmes convictions (alors attention à la prison que l’on forge). Il ne sert à rien de couper la tête des patrons car sans eux il n’y a pas d’entreprises et sans entreprises, il n’y a pas de travail. Il est incongru de vouloir que les syndicats gèrent une entreprise sans qu’ils soient actionnaires et sans expertise du marché et du produit, c’est aussi une forme de dictature. On est pas dans une Europe communiste. On se moque bien des dividendes des actionnaires, ce qui compte c’est le salaire et les conditions d’emploi des salariés. Casser un gouvernement démocrate qui se met en place, c’est se tirer une balle dans le pied et c’est être égoïste, c’est aussi faire à ses compatriotes ce qu’on n’aimerait pas pour soi: mépriser un choix électoral. C’est voir son propre intérêt. C’est faire fi de la vie de ceux qui veulent entreprendre, qui ont des idées, qui ont une autre vision, qui veulent voyager, qui veulent s’investir dans un projet, qui veulent travailler le week-end parce qu’ils en ont envie ou que cela les arrange, etc…. On ne veut pas de dictature. Il faut protéger les plus faibles en laissant la liberté aux individus.
C’est pourquoi, il serait sage et exemplaire que tous nous apprenions à mettre nos meilleures idées en commun afin que chacun puisse s’épanouir et ne se sente pas entravé par l’idéologie de l’un ou de l’autre. C’est cela aussi le changement. Les citoyens veulent du changement mais ils retournent aux vieilles casseroles qui ont fait des mauvais plats. Si nous étions dans la création, nous aurions moins de temps pour nous battre.
Améliorons l’Union européenne. Fortifions-nous. Ceux qui nous entourent ne sont guère amènes et la politique de Trump est un égarement absolu pour rester courtoise. La réflexion d’un Député européen écolo belge récemment est déplacée et il serait temps que dans les Institutions européennes ne siègent que des envoyés convaincus des Etats membres.
Que la majorité qui pâti et qui ne fait pas partie des sondages et des statistiques se rende aux urnes dans les pays où le vote n’est pas obligatoire. Si vous n’exercez pas vos droits, d’autres vous imposerons leur enfer.
Magy Craft
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